Le plafond de verre

24Mai/17Off

Le premier divorce européen

Le compte à rebours est engagé ! Londres a en effet activé l'article 50 du traité de Lisbonne, qui enclenche le processus de sortie de l'UE. A l'occasion d'un séminaire à Reims la semaine dernière, j'ai eu l'occasion d'en discuter avec plusieurs personnes, et nous étions tous d'accord pour dire ceci : l'étape des négociations entre l'Union Européenne et Londres s'annonce malaisée. Un compromis est d'ailleurs loin d'être certain, car les deux parties sont en désaccord sur tout ou presque. En fait, les deux parties ne sont même pas d'accord sur la procédure à adopter ! En effet, le Royaume-Uni veut divorcer et négocier ses futures relations avec l'Europe en même temps, alors que cette dernière entend faire les deux à la suite : d'abord le divorce, ensuite d'éventuelles relations. On peut donc légitimement douter que l'Europe et le Royaume-Uni arrivent à une entente en deux ans à peine ! Mais dans ce cas, qu'arrivera-t-il ? En théorie, deux ans après la notification, si aucun terrain d'entente n'a pu être trouvé, le Royaume-Uni sera exclu de l'Europe. C’est le drame évoqué par la presse britannique, qui remettrait au goût du jour des frontières pour les biens comme pour les personnes et entraverait tous les mécanismes mis en place (relatifs au transport, à la santé...). Une situation de ce genre est redoutée par les spécialistes (et ce, tant par les milieux patronaux que par les travaillistes). Malgré tout, Theresay May prévient qu'il vaut mieux ne pas avoir d'accord qu'un mauvais accord. Bruxelles, de son côté, ne prend pas vraiment ces assertions très au sérieux : elles sont en fin de compte très prévisibles en début de négociations, quand les parties s'efforcent de s’imposer en vue d'affaiblir l'autre. C'est un peu l'équivalent du haka, en somme. Et puis, Bruxelles pense aussi que la pression en provenance des milieux d’affaires sera de plus en plus importante à mesure que la date approchera, ce qui poussera le gouvernement britannique à conclure en définitive un accord avec Bruxelles. Ce qu’on peut d'ores et déjà prédire, c’est qu’il y aura dès cette année un vrai débat sur le modèle de développement économique que va devoir adopter le Royaume-Uni ! En tout cas, j'ai passé un excellent moment lors de ce séminaire à Reims. Voilà l'agence qui a monté l'événement, si vous voulez jeter un oeil.

12Mai/17Off

La Yaris hybride

La plus française des citadines japonaises se porte bien et fait le bonheur de Toyota, sa maison mère. Fabriquée dans l’usine d’Onnaing, dans le Nord, la Yaris a, au fil du temps, amélioré des points cruciaux (insonorisation, tenue de route) mais surtout démocratisé la motorisation hybride. Apparue en 2012, cette déclinaison a rapidement trouvé sa place sur le marché européen. Pas trop onéreuse, très agréable à conduire en milieu urbain (beaucoup moins sur autoroute en raison des hurlements d’une boîte à variation continue moulinant dans les tours), respectueuse à son modeste niveau de l’environnement, la Yaris hybride a d’autant plus réussi sa carrière commerciale que, hormis la méconnue Honda Jazz hybride, elle n’a jamais eu, dans son segment, de concurrence. Aujourd’hui, la voie est encore plus libre, puisque la direction de Honda a fait savoir que sa nouvelle Jazz ne serait pas exportée dans sa version hybride en Europe, alors qu’elle existe au Japon. Voilà donc la petite Toyota seule citadine hybride du marché, de quoi envisager un avenir radieux pour ce modèle vertueux. En France, 52 % des Yaris vendues sont déjà pourvues d’une double motorisation, thermique et électrique. Un pourcentage qui devrait encore grimper avec la nouvelle mouture, plus aboutie, que le constructeur japonais commercialise depuis avril. La clientèle française apprécie d’ailleurs particulièrement les modèles hybrides de la marque (de la Yaris à la Prius en passant par le C-HR ou le RAV 4) : en 2016, sur 80 000 véhicules vendus, 45 000 étaient hybrides. Il ne s’agit certes pas à proprement parler d’une nouvelle Yaris. Toutefois, 40 % des pièces ont été changées par rapport à la troisième génération, et 90 millions d’euros ont été investis dans ce projet, qui a notamment mobilisé le centre de design européen de la marque nippone, installé à Sophia Antipolis, dans les Alpes-Maritimes. Tout cela permet à la Yaris 2017 de réaliser un saut qualitatif. Une évidence dès que l’on pénètre dans l’habitacle, beaucoup plus soigné qu’auparavant, avec des plastiques souples, une nouvelle planche de bord très réussie avec affichage digital et écran tactile de 7 pouces. Extérieurement, cette Yaris modernisée propose une face avant plus agressive, une ligne de caisse plus apparente et de nouveaux feux à LED. Sur route et à vitesse relativement élevée, la version hybride se montre évidemment moins à l’aise que la Yaris essence équipée du nouveau moteur 1,5 litre, mais le désagréable braillement de la boîte CVT a été atténué par les ingénieurs maison, qui ont soigné l’insonorisation. Recalibrées, les suspensions se montrent plus prévenantes que par le passé. De fait, cette Yaris hybride embourgeoisée reste plus que jamais une alternative séduisante pour celles et ceux qui veulent rouler (relativement) propre sans se ruiner, même si, pour la version hybride la plus luxueuse, il faudra tout de même débourser plus de 20 000 euros.

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